TecToday : « La suisse romande défavorisée à 70% par les CFF »

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Politiciens, ingénieurs et spécialistes se sont penchés sur le futur de la mobilité ferroviaire lors de la table-ronde de l’Académie intitulée « CFF Léman 2030, quel avenir pour les trains ? »

Politiciens, ingénieurs et spécialistes se sont penchés sur le futur de la mobilité ferroviaire lors de la table-ronde de l’Académie intitulée « CFF Léman 2030, quel avenir pour les trains ? »

« Les élus ne se mobilisent pas que pour couper des rubans. Il y a une réelle disparité entre la Suisse romande et alémanique en matière d’infrastructures ferroviaires », affirme Nuria Gorrite. Un avis partagé par près de 70% des personnes sondées par la SATW en collaboration avec 20 minutes. C’est dans ce contexte que la conseillère d’Etat vaudoise Nuria Gorrite, le directeur national des infrastructures CFF Philippe Gauderon et le directeur du laboratoire de sociologie urbaine de l’EPFL Vincent Kaufmann ont discuté du futur du transport ferroviaire romand.

Travail et train étroitement imbriqués

Au retard des investissements ferroviaires romands, s’ajoute un autre défi : « il y a de plus en plus de pendulaires et de pendulaires longue distance, explique Vincent Kaufmann. Un constat qui entre en conflit avec le fait qu’une majorité de la population souhaite un ralentissement de son rythme de vie. » Les modes de travail évoluent et la planification de l’offre ferroviaire devrait être plus flexible pour prendre en compte ces nouveaux besoins. Une flexibilité qui devrait être raisonnable pondère Philippe Gauderon, car « construire de nouvelles infrastructures au sein des nœuds ferroviaires romands déjà surchargés est un défi énorme, qui ne s’improvise pas. »

Nouvelles technologies : concurrence, risque ou atout ?

Un autre bouleversement pourrait venir de l’arrivée des véhicules autonomes, qu’ils soient individuels ou collectifs. Vincent Kaufmann pose la question de savoir si ce sera une concurrence ou un complément au transport ferroviaire ? Mais forts de leur capacité inégalée et de leurs accès directs aux centres urbains – déjà saturés de véhicules rappelle Nuria Gorrite –, les trains semblent avoir un certain avantage. Philippe Gauderon ajoute même que « le ferroviaire est plus facile à automatiser et bétonne moins le paysage. » Les CFF travaillent à des horaires adaptables en temps réel et non une fois par an comme aujourd’hui, ainsi qu’à des trains plus connectés et plus automatisés pour optimiser la circulation sur le rail.

Plus inattendu, les nouvelles technologies ne semblent pas toutes bonnes à prendre. Ainsi, s’il avait été réalisé, le projet Swissmetro aurait accentué l’hypermobilité des grands pendulaires, renforçant les villes qui composent déjà la « mégalopole suisse », et aurait augmenté l’isolement des régions périphériques.

Plusieurs futurs possibles

Entre travaux d’urgence pour répondre à l’augmentation du trafic et projections liées aux évolutions sociales et aux nouvelles technologies, dessiner le futur du transport ferroviaire romand ne semble pas chose aisée.

Résultats détaillés du sondage SATW 20 minutes à télécharger au format pdf.