Journées de la technique – L’usine de demain

18:29

Le 4 octobre s’est déroulée la principale manifestation des Journées de la technique à l’Académie Empa de Dübendorf. Cette manifestation avait pour thème «L’usine de demain – Des défis pour l’homme et la technique».

Le 4 octobre s’est déroulée la principale manifestation des Journées de la technique à l’Académie Empa de Dübendorf. Cette manifestation avait pour thème «L’usine de demain – Des défis pour l’homme et la technique».

Une fois encore, les organisateurs des Journées de la technique  - Swiss Engineering, l’Académie et la SATW - peuvent se réjouir d’avoir fait salle comble avec plus de 200 participants. Beat Dobmann, président central de Swiss Engineering, a souligné dans son allocution la capacité des organisateurs à composer cette année encore un programme attractif. Dans le cadre de cette manifestation, il s’est demandé ce qu’il convenait de faire aujourd’hui pour parvenir un jour à considérer la numérisation comme une évolution positive. Enfin, il a exhorté les participants à ne pas se laisser duper!

Dans son discours de bienvenue, le Dr Urs Leemann, membre de la direction, a présenté la mission de l’Empa qui conduit des recherches de pointe orientées sur la pratique au profit de l’industrie et du bien-être de la société. Mais qui définit ce bien-être? Des paroles qui donnent à réfléchir sur la numérisation, un thème qui mérite encore qu’on s’y at

 

Industrie 4.0: Hype ou conséquence logique

Dans le premier exposé, le professeur Konrad Wegener de l’ETH Zurich s’est demandé si Industrie 4.0 était un Hype ou une conséquence logique. Dès le début, il a rectifié qu’il n’était pas question selon lui d’abandonner la rationalisation. Par Industrie 4.0, Konrad Wegener entend la mise en œuvre systématique des possibilités techniques d’Internet dans l’élaboration des prestations de l’entreprise.

Cela n’est pas nouveau. Par exemple, le suivi des situations existe depuis longtemps. Mais il s’effectue désormais à l’aide d’appareils quotidiens tels que le smartphone. Et les quantités de données utilisées sont énormes: les données représentent l’or de l’avenir. Il faut les exploiter. Nous disposons de données plus qu’en suffisance, mais le défi consiste à faire en sorte que chacun reçoive les informations dont il a effectivement besoin.

Hype ou conséquence logique: il faut admettre qu’Industrie 4.0 est une étape de développement et non l’ennemi à abattre. Industrie 4.0 ouvre des perspectives qui autrement seraient impensables.

Synthèse de l’homme et de la technique en Formule 1

Thomas Mayer a fait part de ses expériences en Formule 1. Un univers très particulier où tout est un peu plus grand. La Formule 1 produit des voitures mais ne les vend pas, elle vend des émotions. Les bolides actuels sont extrêmement rapides et sûrs. «Si vous percutez un mur à 300 km/h, vous en ressortirez indemne.» Les coûts de développement sont énormes: une nouvelle voiture est construite pour chaque course. Environ 200 capteurs répartis sur le véhicule fournissent des données pour 2000 statistiques. Celles-ci permettent d’apporter des améliorations. Chaque voiture possède sa jumelle numérique dans laquelle tout est modélisé jusqu’à la dernière vis. L’impression en 3D est employée depuis déjà 15 ans en Formule 1. Aujourd’hui, des pièces en titane sont utilisées dans les voitures qui participent aux courses.

Question du public: «Les pilotes sont-ils encore nécessaires?» Mayer: «La voiture pourrait rouler de manière autonome, mais cela n’est pas autorisé. À l’heure actuelle, le succès est dû pour 40 pour cent au pilote et pour 60 pour cent à la voiture.»

L’avenir de la robotique mobile

L’exposé du professeur Marco Hutter de l’ETH Zurich s’est également penché sur la collaboration de l’homme et de la technique – plus précisément sur les robots mobiles. Aujourd’hui, les robots sont largement répandus dans la fabrication industrielle. Mais qu’en est-il au quotidien? Les robots servent éventuellement à aspirer la poussière ou à tondre la pelouse. Mais pourquoi est-ce si difficile à développer? Le défi réside en fait dans l’interaction avec le quotidien, c.-à-d. avec l’homme et l’environnement. Le robot doit être capable de voir, sentir et comprendre pour que cela fonctionne.

Marco Hutter a présenté son projet ANYmal. Ce robot à quatre pattes s’inspire des animaux. Il peut marcher sur des surfaces irrégulières, monter des escaliers et même un coup de pied ne parvient pas à le déséquilibrer. L’utilisation de ce type de robot est intéressante lorsqu’il est extrêmement coûteux ou dangereux d’envoyer des hommes en mission, par exemple pour l’inspection des plateformes pétrolière et gazières ou pour les missions de recherche et de sauvetage après un tremblement de terre ou en cas d’incendie.

De la construction du prototype à la production individuelle

Après la pause café, le professeur Patrick Hoffmann, de l’Empa à Thoune, s’est exprimé sur les gravures directes – de la construction du prototype à la production individuelle. Dans l’industrie de demain, les robots produiront de façon autonome, ce qui permettra d’exercer un meilleur contrôle. L’homme interviendra seulement dans les halls de production pour les opérations de maintenance. Toutefois, l’automatisation des PME ne sera pas complète. Il existera toujours des interactions entre l’homme et la machine, d’où la nécessité pour l’homme de faire preuve de flexibilité. C’est précisément cette compétence que nous devons développer. À l’heure actuelle, l’impression 3D permet déjà de réaliser des choses étonnantes. À titre d’exemple, Patrick Hoffmann a présenté un turbopropulseur imprimé à l’aide d’une impression 3D. Au lieu de 850 pièces, celui-ci se compose de seulement 12 pièces. De nombreux points restent toutefois à éclaircir concernant l’impression 3D avec des métaux, notamment le fonctionnement précis de ces processus. Patrick Hoffmann a parlé de ses travaux de recherche qui pourraient apporter de nombreuses réponses.

Faire preuve de plus de bons sens

Avant l’apéro-réseau, conformément à la tradition, la manifestation s’est clôturée par un exposé qui incite à porter plus loin son regard. Cette fois, le Dr Stephan Sigrist de Tank W.I.R.E. a expliqué pourquoi nous devons davantage faire preuve de bon sens dans la 4e révolution industrielle. Le «grand bruit de fond» produit d’énormes quantités de données, mais nous permet-il de créer des innovations? Stephan Sigrist appelle à envisager l’avenir sous un angle élargi.

D’une part, il existe un avenir officiel dans lequel tout est mesuré au quotidien. Cet avenir automatise les processus et les postes de travail. Plus ils sont répétitifs, plus ils sont automatisés. C’est la vision du parfait capitalisme. D’autre part, il existe un avenir non officiel dans lequel l’analyse des Big Data est soumise à des restrictions techniques: «Nous devons savoir ce que nous cherchons, autrement nous ne trouvons rien dans les Big Data. De plus, les systèmes autonomes sont rapidement surchargés par les nombreux paramètres. Nous disposons certes d’une plus grande marge de manœuvre, mais également d’une plus grande complexité.»

Pour la Suisse, Stephan Sigrist étend sa vision au-delà de la Silicon Valley. La transformation numérique commence par les détails. Nous devons préparer les gens à ce qu’ils pourront faire demain sans savoir de quoi il s’agira.

Notre devise pour l’avenir: «Rester flexible et ne pas se laisser duper.»

Renseignements:

Beatrice Huber, Communication et Marketing, Tel. +41 44 226 50 17, beatrice.huber(at)satw.ch